Google Livres : Europe : Ramener les livres disparus à la vie
Cet Article est la traduction d'une annonce officielle publiée par Google.
J’assiste aujourd’hui aux audiences de la Commission Européenne à Bruxelles à propos de l’accord entre Google Recherche de Livres et les auteurs et éditeurs américains. Cette audience est une parfaite occasion pour nous de dissiper les mal-entendus et expliquer plus en détails les tenants de l’accord américain. Nous partageons tous, ici et outre-Atlantique, le même objectif : ramener à la vie des millions de livres oubliés.
Si la justice américaine approuve l’accord, les internautes habitant aux Etats-Unis pourront pour la première fois rechercher, feuilleter et acheter l’accès en ligne à de nombreux ouvrages épuisés qui ont été scannés dans le cadre du programme Google Recherche de Livres. Un nouvel organisme de registre à but non lucratif sera fondé pour localiser ces livres sous copyright mais dont les auteurs sont difficiles à trouver et à rémunérer.
Cette audience montre que les bibliothèques, auteurs, éditeurs et internautes européens rencontrent les mêmes difficultés pour ouvrir l’accès au monde de connaissances détenu par les livres. Ces dernières semaines, nous avons observé plusieurs mouvements de soutien important. Nous travaillons déjà avec des bibliothèques partout dans le monde, par exemple en France, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suisse, en Allemagne et en Espagne, ce qui enrichira notre bibliothèque numérique d’ouvrages en plus de 100 langues. J’ai été particulièrement satisfait d’entendre notre partenaire de la bibliothèque de Ghent, Sylvia van Peteghem, raconter comment nous pouvons travailler ensemble à permettre aux utilisateurs du monde entier d’accéder à des collections tombées dans le domaine public. La semaine dernière, Mario Resca, directeur général du ministère de la culture italien, a exprimé son désir de s’associer à Google pour évaluer les livres libres de droits en Italie. Le soutien des autorités italiennes représente un appui de taille pour prouver que notre programme Google Recherche de Livres peut bénéficier aux citoyens européens.
Bien que quiconque soit en mesure de numériser et distribuer des livres libres de droits, tombés dans le domaine public, légalement, le réel enjeu est le sort réservé à la très vaste majorité de livres — environ 80% selon certains — qui sont dans le domaine public et difficile à localiser. Ces ouvrages, qui ne sont plus vendus par les librairies et sont souvent absent des rayons des bibliothèques, sont les gardiens du savoir et de la culture du monde. Il est également pas évident d’identifier les éventuels propriétaires. Si l’auteur est mort, qui détient les droits ? Sa femme, ses enfants, ou un autre membre de sa famille ?
L’accord annoncé en octobre 2008 entre Google une grande partie des dépositaires américains étendra significativement l’accès aux livres n’étant plus imprimés et génèrera de nouvelles sources de revenus pour les auteurs et les éditeurs. Le nouveau registre devrait réduire le nombre de livres sous copyright dont les dépositaires ne peuvent pas être identifiés ou trouvés car les auteurs auront une réelle motivation à revendiquer leurs oeuvres et à en tirer des revenus. Pour les livres encore édités, l’accord ouvre de nouvelles voies de distribution.
Les auteurs et éditeurs européens dont les livres ont été scannés dans les bibliothèques américaines pourront bénéficier de nouveaux revenus alors que les lecteurs américains découvriront et achèteront leurs oeuvres. Ils peuvent s’enregistrer sur le nouveau registre et le laisser contrôler l’accès et la monétisation de leurs livres, ou, comme certains auteurs américains, choisir de ne pas participer. Le registre permettra également à d’éventuels distributeurs européens de contacter les dépositaires et de leur acheter leurs licences pour le marché européen. Cependant, aucun lecteur en dehors des Etats-Unis ne pourra bénéficier des mêmes avantages que les lecteurs américains. L’accord est en effet régi sous les lois américaines, et ne peut par nature que contrôler ce qu’il se passe sur le territoire américain.
Dans ce contexte, nous sommes ravis de voir que le commissaire européen Viviane Reding a récemment participé au débat en appelant l’Europe à réagir. “Google Recherche de Livres est un projet commercial développé par un acteur important. Il est bon de voir que de nouveaux modèles économiques sont en train d’évoluer, et qui pourraient permettre à de plus en plus de monde d’accéder à plus de contenu.” Nous sommes entièrement d’accord. La conclusion de l’audience d’aujourd’hui est claire et directe : les européens, pas seulement les américains, devraient être en mesure de redécouvrir les livres depuis longtemps disparus.
Par Daniel Clancy, Ingénieur en chef