Réponse de Google à Rupert Murdoch (News Corp)
Cet Article est la traduction d'une annonce officielle publiée par Google.
La semaine dernière, le président de News Corp, Rupert Murdoch, a envoyé une lettre ouverte à la Commission Européenne pour se plaindre de Google. Nous souhaitons aujourd’hui y répondre afin que vous puissiez juger, argument contre argument.
News Corp :
“Internet devrait être un espace de liberté d’expression pour un contenu de qualité avec une réelle valeur ajoutée.”
Google :
Nous sommes d’accord sur l’importance de la liberté d’expression et de la qualité des contenus. Dans tous les pays, l’accès à l’information a toujours été contrôlé par une minorité de groupes audiovisuels. Aujourd’hui, les gens ont un choix beaucoup plus large. L’impact sur les journaux a été important, ils doivent faire face à une compétition accrue pour attirer aussi bien les lecteurs que les annonceurs.
Google a beaucoup travaillé pour aider les éditeurs à réussir en ligne, aussi bien en terme d’audience que de revenue. Nos produits de recherche drainent plus de 10 milliards de clics vers 60 000 sites d’actualités, et nous partageons des milliards de dollars chaque année avec nos partenaires. Nous avons également créé une boutique numérique, Google Play, qui permet aux éditeurs de proposer leurs publications à l’achat ou à l’abonnement. Le but étant d’augmenter leur audience et leurs revenus. De plus, nous investissons dans des initiatives comme les Journalism Fellowships, et contribuons à former des milliers de journalistes via le programme Google for Media.
News Corp :
Google est une “plateforme encourageant le piratage et les réseaux criminels” ainsi qu’une “entreprise qui vante ses capacités à suivre le trafic, mais qui choisi d’ignorer les contenus illégaux et douteux qui pullulent après la plus simple des recherches”.
Google :
Google a fait plus que n’importe quelle autre entreprise pour aider à combattre le piratage.
- Recherche : En 2013, nous avons retiré 222 millions de pages Web des résultats de recherche de Google suite à des violations du droit d’auteur. Le temps moyen d’intervention est seulement de 6h.
- Vidéo : Nous avons investi des dizaines de millions de dollars dans une technologie innovante, nommée ContentId, afin de combattre le piratage sur YouTube.
Google est également un leader dans le combat contre les images pédo-pornographiques sur le Web. Nous utilisons une technologie de cryptage pour supprimer les images illégales de tous nos produits. Nous avons mis en place des modes de recherche sécurisés sur YouTube et sur nos moteurs de recherche afin de filtrer les contenus inappropriés. La sécurité de nos utilisateurs est également au coeur de nos préoccupations. C’est pourquoi nous retirons les logiciels malveillants de nos résultats de recherche et de nos autres produits, et protégeons ainsi plus d’un milliard d’utilisateur chaque jour.
News Corp :
Le “pouvoir” de Google rend difficile “l’accès à une information indépendante et pertinente”. “Google est prêt à abuser de sa position dominante sur le marché pour étouffer la concurrence”.
Google :
Avec Internet, le choix est plus important que jamais. Et parce que la concurrence n’est qu’à un clic de souris, les internautes peuvent changer de service à tout moment. Google est certes très populaire en Europe, mais nous ne sommes pas les gardiens du Web, comme certains le laissent entendre.
- Trafic direct : Un très grand nombre de lecteurs vont directement sur des sites d’actualité comme wsj.com ou thesun.co.uk.
- De nouveaux accès à l’information : Comme rapporté dans The Economist la semaine dernière, “les appareils mobiles ont changé la façon dont les gens utilisent Internet. Les utilisateurs préfèrent désormais les applications aux sites Web“. Dans cet écosystème, l’application Google Recherche n’est qu’une appli parmi tant d’autres. Dans le même article, “les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Pinterest sont devenus une porte d’entrée majeure vers le contenu numérique“. C’est pourquoi de nombreux sites de journaux ont de plus en plus de visites provenant de Facebook et Twitter.
- Concurrence dans le domaine de la recherche : Dans ce domaine, Google fait face à une concurrence féroce. Amazon pour la recherche de produits de consommation. Kayak et Expedia pour la recherche de vols. Ou encore Yelp et TripAdvisor pour la recherche d’informations locales.
Quant à nos résultats de recherche, Larry Page, co-fondateur de Google, a toujours pensé que le moteur de recherche idéal serait en mesure de “parfaitement comprendre votre demande, et vous donner exactement ce que vous recherchez“. Au début, les dix liens bleus étaient la meilleure réponse que nous pouvions fournir. Aujourd’hui, nous avons la possibilité de donner des réponses beaucoup plus directes aux requêtes de nos utilisateurs. Si vous cherchez la météo, vous voulez savoir quel temps il fait là où vous vous trouvez, directement dans les résultats, pas simplement des liens vers des sites météo. Il en va de même pour les itinéraires : si votre requête est “où est la pharmacie la plus proche“, vous cherchez clairement une carte avec un itinéraire, pas juste des liens vers d’autres sites. Cette pratique est particulièrement importante sur les mobiles où les écrans sont plus petits et sur lesquels il est plus difficile de saisir du texte.
News Corp :
“Des changements soudains sont apportés au classement et à l’affichage des résultats de Google, destinés à maximiser leurs revenus en pénalisant les petites entreprises qui sont devenues dépendantes de Google pour leur survie”.
Google :
Nous changeons évidemment souvent nos algorithmes (plus de 500 modifications par ans). Mais ces changements ont pour but d’améliorer l’expérience utilisateur, pas de punir les petites entreprises. Il est d’ailleurs de notoriété publique que le changement le plus significatif de ces dernières années, baptisé Panda, a en fait diminué nos recettes publicitaires. Comme Yelp l’a dit dans une récente communication de leurs résultats financiers, “là où nous avons de grosses communautés, nous avons constaté une légère hausse suite aux récente modifications algorithmiques de Google. Ils apportent constamment des modifications, et la grande majorité n’ont aucun effet significatif“.
News Corp :
“Google a développé une procédure de certification pour les produits liés à Android, leur permettant de retarder ou empêcher l’accès d’autres entreprises à ce système d’exploitation, tout en se donnant la liberté de développer des produits concurrents”.
Google :
Android est un système Open Source utilisable par tous, gratuitement. Vous n’avez pas besoin de la permission de Google. Si des constructeurs souhaitent proposer des applications via Google Play, notre boutique d’applications, nous demandons simplement qu’un certain nombre de normes technologiques soient respectées afin d’assurer leur bon fonctionnement sur une large gamme d’appareils tournant sous Android. C’est bénéfique à la fois aux utilisateurs et aux développeurs d’applications. De nombreux constructeurs, dont Amazon et Nokia, choisissent d’installer leurs propres boutiques sur leurs appareils Android.
News Corp :
“Google marchandise l’audience d’éditeurs spécialisés et limite leurs capacités à générer des revenus publicitaires. Les agrégateurs de contenus essayent de vendre l’audience à un prix réduit à la source originale, par exemple, accéder à 75% du contenu proposé le Wall Street Journal à 25% du prix, sabotant ainsi le business model des créateurs de contenus.
Google :
Lorsqu’ils vendent de l’espace publicitaire, les éditeurs peuvent décider avec quels partenaires ils souhaitent travailler, qui peut acheter des publicités sur leurs sites, et qui peut toucher leurs audiences. Par ailleurs, dans un récent communiqué de presse aux investisseurs, News Corp a expliqué avoir créé une plateforme publicitaire privée afin de limiter les partenaires et ainsi éviter ce genre de marchandisation. Robert Thomson, PDG de News Corp, a expliqué : “La seule façon de cibler l’audience et les contenus les plus prestigieux et lucratifs du monde est directement via nos produits digitaux. Les tierces parties ne sont désormais plus les bienvenues“. Google travaille avec les éditeurs pour protéger leurs contenus et maximiser leurs revenus publicitaires.
News Corp :
“Google affiche régulièrement YouTube en tête de ses résultats de recherche, même si YouTube n’est souvent pas la source de ce contenu”.
Google :
Une simple recherche de “vidéos de Robert Thomson de News Corp” affiche des résultats de la BBC, du Wall Street Journal et du Nasdaq au dessus des vidéos YouTube. Nous n’affichons des résultats YouTube que s’ils répondent pertinemment à une recherche.
News Corp :
“La vision brillante des fondateurs de Google a été remplacée par une gestion cynique…”
Google :
Larry Page et Sergey Brin tiennent toujours les rênes de Google. Larry est PDG, et tous deux dirigent le développement de la prochaine génération de nos produits : voitures sans conducteurs, Loon, Fiber et bien d’autres.
News Corp :
“Ebranler le business model des professionnels de la création de contenus conduira inévitablement à un dialogue moins informé et plus tendu dans notre société.
Google :
Les gens ont probablement suffisamment de matière pour juger de cela par eux-mêmes. :)