Google : Les ingénieurs mis au régime diététique
Cet Article est la traduction d'une annonce officielle publiée par Google.
En 2007, les cafés de notre campus de Mountain View ont commencé à attribuer des badges de couleurs aux aliments selon leur richesse. Les aliments sains sont colorés en vert (“allez-y, servez-vous !”), les aliments à consommer avec modération sont en jaune, et ceux à consommer de façon très occasionnelle en rouge.
Bien que le but de ce code couleur soit d’encourager un régime sain, et que Google permette à tous d’avoir une bonne alimentation, j’ai vite réalisé que mes aliments favoris étaient tous colorés en rouge sur le menu. Les menus des différentes cafétérias étant postés sur des pages séparées sur notre intranet, il m’était difficile de tous les parcourir pour trouver un menu sain et correspondant à mes goûts. J’ai donc décidé d’écrire un petit script pour scanner toutes les pages et créer une liste rassemblant tous les aliments sains que proposent les cafétérias de Mountain View.
Il m’a fallu quelques minutes pour écrire le script pour les menus tels qu’ils existaient ce jour-là, mais il y a des complications lorsque les menus ont commencé à changer. Tous les chefs n’utilisaient pas le même programme pour créer les menus en HTML, en conséquence de quoi les aliments avaient différents code-couleur sur chacun. Chaque matin, il me fallait ajouter des cas spéciaux au script awk original pour prendre en charge les variations HTML. Chaque chef avait une idée différente de la couleur à utiliser pour les aliments rouges, verts, et jaunes (la couleur d’un jaune sur un arrière-plan blanc est en fait orange), j’ai donc fini par écrire une formule pour classifier les couleurs (selon la saturation). De plus, j’ai commencé à comprendre la difficulté qu’éprouvent les personnes aveugles ou daltoniennes pour lire les pages web. Pour résoudre ce problème, j’ai modifié mon programme de façon à ce qu’il génère un HTML structuré avec des classes CSS pour chaque aliment afin de pouvoir les trier facilement avec XPath.
Après avoir terminé le script, j’ai envoyé le lien vers la nouvelle page web sur une liste de diffusion interne. Les réponses ont été dithyrambiques. Un outil que j’avais mis au point pour moi-même est devenu populaire au point que, en début d’année, les chefs m’ont demandé d’élargir le concept afin d’inclure des statistiques historiques. Ils voulaient pouvoir savoir quelle cafétéria dans les bureaux Google du monde entier proposait le meilleur menu à un moment donné. Résultat, mon petit script traque maintenant la richesse des menus des cafétérias Google du monde entier. Je peux ne regarder que les aliments rouges et voir si j’ai envie de pepperoni pizza ou de potatoes. Et si je veux du vert, je peux limiter le menu pour n’afficher que les aliments sains. D’autres utilisations ont émergées : en Suisse par exemple, une cafétéria pourrait utiliser la page des statistiques (générée par l’API Google Chart) et courir pour le titre de la cafétéria la plus saine. En fait, toutes les cafétérias sont maintenant chaque année en compétition pour ce titre.
Si vous pensez que je me suis converti au vert, et si ma mère lit : oui, je mange sainement, j’ai vérifié mon taux de cholestérol, et je marche au moins 5 kilomètres par jour. Pour tous les autres, ne vous inquiétez pas trop — après avoir établi cette page de statistiques, j’ai fait une autre page classant les aliments rouges. Si vous me voyez manger des aliments rouges à Google, ne le dites pas à la mère, merci.
Par Nathan Laredo, Ingénieur Logiciel